La Commission européenne vient de publier de nouvelles directives sur les batteries. Pourtant, loin de rassurer l’industrie du vélo électrique, elles alimentent les craintes sur la sécurité et la viabilité des futurs modèles.
L’essentiel de l’article :
- Dès 2027, le remplacement des cellules des batteries deviendra obligatoire, suscitant des craintes en matière de sécurité.
- La standardisation imposée pourrait réduire l’offre de batteries et augmenter les coûts pour les fabricants.
- La réglementation impose cinq ans de disponibilité, mais pourrait ralentir l’innovation et alourdir les charges logistiques.
Un règlement controversé qui bouleverse l’industrie
Dès janvier 2027, tous les vélos électriques devront être conçus pour permettre le remplacement des batteries au niveau des cellules. Cette mesure, issue du règlement (UE) 2023/1542, vise à prolonger la durée de vie des batteries et à réduire les déchets électroniques.
Cependant, de nombreux acteurs du secteur alertent sur les risques majeurs pour la sécurité des utilisateurs. Claus Fleischer, directeur de Bosch eBike Systems, dénonce une réglementation « aveugle aux dangers ». Une étude menée par l’Université de Warwick pour l’Office britannique de la sécurité des produits confirme que ces exigences pourraient compromettre la fiabilité des batteries neuves et réparées.
Vers une standardisation forcée des batteries ?
Aujourd’hui, les fabricants recommandent aux consommateurs d’utiliser des batteries d’origine pour garantir la sécurité et la durabilité des produits. Mais les nouvelles directives imposent que tous les vélos électriques puissent fonctionner avec des batteries compatibles, sans invalider les certifications de sécurité.
Le problème ? Il existe actuellement des milliers de modèles de batteries différents, avec des structures variées, des connecteurs spécifiques et des tensions diverses. Bafang souligne que cette standardisation pourrait réduire drastiquement l’offre et augmenter les coûts de production.
Des inquiétudes sur la disponibilité des pièces de rechange
L’Article 11(7) impose aux fabricants de garantir la disponibilité des batteries de rechange pendant au moins cinq ans après la sortie d’un modèle. En théorie, cela semble bénéfique pour les consommateurs. Mais en pratique, cette obligation pourrait ralentir l’innovation et alourdir les charges logistiques.
Les experts du secteur redoutent également que le remplacement des cellules individuelles conduise à une dégradation de la performance et de la sécurité. Bafang appelle à une dérogation pour les batteries de vélos électriques afin d’éviter un marché trop rigide.
Face à ces bouleversements, l’industrie tente de faire entendre sa voix pour ajuster la réglementation. L’objectif : garantir une transition vers des solutions durables sans mettre en péril la sécurité ni la viabilité du secteur.
