Le marché de la trottinette électrique, longtemps en pleine expansion, semble aujourd’hui accuser un coup de frein. Mais, que se cache-t-il réellement derrière cette baisse des ventes ? Est-ce la fin d’une époque ou simplement un tournant stratégique pour ce mode de transport urbain devenu incontournable ?
L’essentiel de l’article :
- Les ventes de trottinettes électriques ont chuté de 9 % en 2024, mais le prix moyen est en hausse.
- Les usagers recherchent des modèles plus sûrs, durables et réparables.
- La concurrence étrangère met sous pression les acteurs français.
- Le marché se restructure vers des produits plus spécialisés et qualitatifs.
Une dégringolade en trompe-l’œil ?
D’après le dernier Baromètre du marché de la micromobilité (Mobilians et Smart Mobility Lab), les ventes de trottinettes électriques ont chuté de 9 % en 2024. Ce chiffre, qui fait suite à deux années déjà marquées par des baisses significatives (-10,7 % en 2023 et -16 % en 2022), peut faire penser à une crise durable.
Mais attention aux conclusions hâtives. Le marché ne s’effondre pas : il se transforme. En effet, malgré cette baisse, le prix moyen des trottinettes vendues a augmenté pour atteindre 414 € (+1,5 %). Un indice fort que les consommateurs se tournent vers des modèles plus robustes, mieux équipés, et donc plus chers.
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Vers une demande plus exigeante et mieux informée
Ce qui frappe immédiatement, c’est le changement dans les attentes des usagers. Ils ne veulent plus seulement une trottinette à bas prix pour de courts trajets occasionnels. Aujourd’hui, la sécurité, l’autonomie et la réparabilité sont devenues des critères d’achat prioritaires.
À ce titre, les modèles d’entrée de gamme (à moins de 500 €) dominent toujours le marché, représentant 74 % des ventes. Mais attention, ces modèles sont, eux aussi, en mutation : meilleurs systèmes de freinage, matériaux plus solides, batteries plus performantes… même à petit prix, la qualité progresse.
D’ailleurs, le segment supérieur à 500 € repart à la hausse grâce à des produits mieux pensés, adaptés à une utilisation urbaine quotidienne.
Concurrence, importations et défis structurels
Un autre élément qui joue un rôle majeur dans la baisse des ventes : la concurrence accrue, notamment de la part de sites étrangers. Ces plateformes vendent souvent des trottinettes sans service après-vente, ce qui nuit à la fidélité clientèle et à l’image globale du marché.
Le baromètre appelle d’ailleurs l’État à intervenir : favoriser les bonnes pratiques, limiter les importations sauvages, et protéger les entreprises locales sont des priorités affichées. Il s’agit de créer un terrain de jeu équitable pour tous les acteurs.
En tout cas, ce contexte nous incite à repenser notre rapport à la trottinette : faut-il privilégier le prix ou la durabilité ?
Un avenir plus spécialisé, mais toujours prometteur
Malgré ces apparences de recul, les trottinettes électriques n’ont pas dit leur dernier mot. Elles restent le segment phare des EDPM (engins de déplacement personnel motorisés). Et pour cause : elles s’adaptent.
Ce qui émerge, c’est un marché de niche plus structuré, plus mature. Les utilisateurs cherchent des modèles spécifiques pour des usages bien définis : trajets domicile-travail, longues distances urbaines, rando électrique…
Autrement dit, moins de volumes, mais plus de valeur. Et pour les marques qui sauront répondre à cette demande qualitative, les opportunités restent nombreuses.
En bref, la trottinette électrique est entrée dans une nouvelle phase. Moins d’euphories, plus de réflexion !
Vous hésitez encore ?
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