Au départ, Mips c’était un petit logo jaune, puis c’est devenu un vrai critère d’achat. Aujourd’hui, la marque suédoise passe un cap supplémentaire en rachetant Koroyd, spécialiste des structures en nid d’abeille. Et là, clairement, ça mérite qu’on s’y attarde !

L’essentiel en bref :
- Mips officialise le rachat de Koroyd pour un montant pouvant atteindre 65 millions d’euros
- Les deux technologies traitent des chocs différents mais complémentaires
- Plusieurs casques haut de gamme combinaient déjà Mips et Koroyd
- L’objectif est d’aller plus loin sur la gestion globale des impacts
Mips et Koroyd : deux réponses à deux types de chocs
Pour faire simple, Mips s’est imposé grâce à sa capacité à réduire les forces rotationnelles lors d’un impact oblique. C’est typiquement le genre de choc que l’on rencontre en vélo, quand la tête glisse sur le sol au lieu de frapper perpendiculairement.
Koroyd, de son côté, travaille sur un autre terrain. Sa structure tubulaire en polymère, que l’on reconnaît au premier regard, est conçue pour gérer les impacts linéaires. L’énergie est dissipée par écrasement contrôlé des tubes, un peu comme une zone de déformation programmée.
Ce qui est étonnant, c’est que ces deux approches ne se font pas concurrence. Elles s’attaquent à deux problèmes différents, mais bien réels. Jusqu’ici, les marques de casques devaient choisir ou combiner au cas par cas.
Un rachat logique, pas un coup de tête

Mips a annoncé l’acquisition de Koroyd pour environ 40 millions d’euros, avec un complément possible de 25 millions selon les performances futures. Koroyd a réalisé environ 11 millions d’euros de chiffre d’affaires sur l’exercice 2024/2025, avec une rentabilité solide.
Mais au-delà des chiffres, ce rachat ressemble surtout à une évidence. Les deux entreprises fonctionnent sur le même modèle : elles ne fabriquent pas de casques. Elles développent des briques technologiques, ensuite intégrées sous licence par des marques comme Smith, Fox ou Endura.
D’ailleurs, ce n’est pas une première collaboration. Des modèles comme le Smith Forefront 3 ou l’Endura MT500 combinaient déjà Mips et Koroyd. Le potentiel était là. Mips a simplement décidé de le sécuriser sur le long terme.
Ce que ça change concrètement pour les cyclistes
La promesse est claire : mieux gérer l’ensemble des forces subies par la tête lors d’une chute. Rotationnelles, linéaires, obliques, multiples… dans la vraie vie, un crash ne se limite jamais à un seul type d’impact.
Avec cette acquisition, Mips peut désormais travailler sur des systèmes où les couches internes du casque sont pensées ensemble, et non empilées. Sur le papier, ça ouvre la porte à des casques plus cohérents, potentiellement plus légers, et surtout plus efficaces.
Pour le cycliste, ça ne veut pas dire qu’il faut jeter son casque actuel. Mais à moyen terme, on peut s’attendre à voir arriver des modèles qui combinent ces technologies de manière plus aboutie.
Si le sujet vous intéresse, on avait déjà creusé la question des alternatives avec le Release Layer System, une autre approche externe à Mips, à découvrir dans notre analyse dédiée sur le site.
Son impact direct sur le marché du casque vélo
Même dans un marché du vélo en demi-teinte, Mips affiche une croissance continue, notamment en Europe et aux États-Unis. Sur les neuf premiers mois de l’année, le groupe annonce une hausse de 14 % de ses ventes, preuve que la sécurité reste un argument fort.
Ce rachat renforce aussi la position de Mips face à la concurrence. Les marques de casques cherchent aujourd’hui à se différencier autrement que par le design ou le poids. Les technologies embarquées deviennent centrales, surtout sur les segments VTT, gravel et vélo électrique.
À ce sujet, si vous roulez en assistance électrique, notre guide pour choisir le meilleur casque pour un vélo électrique permet de mieux comprendre les contraintes spécifiques liées à la vitesse et au poids.
Vers des casques plus techniques, mais plus lisibles ?
Un point reste à surveiller : la lisibilité pour le grand public. Entre Mips, Koroyd, RLS et autres systèmes propriétaires, le risque est de perdre le consommateur.
L’enjeu pour Mips sera donc aussi pédagogique. Expliquer clairement ce que fait chaque technologie, sans noyer l’utilisateur sous les labels. Sur ce point, les casques de vélo connectés, déjà très chargés en fonctionnalités, montrent que la clarté fait souvent la différence au moment de l’achat.
La bonne nouvelle, c’est que Mips et Koroyd parlent le même langage : celui de la donnée, des tests et de la mesure. Reste à voir comment tout cela se traduira dans les rayons.
FAQ – Mips et Koroyd
Mips repose sur une couche mobile intégrée au casque qui permet un léger mouvement lors d’un impact oblique, afin de réduire les forces rotationnelles transmises au cerveau.
Koroyd utilise des tubes en polymère qui s’écrasent de façon contrôlée pour absorber l’énergie d’un choc linéaire, tout en laissant circuler l’air.
Pas nécessairement. Mips fonctionne par licence. Le prix final dépend surtout de la stratégie des marques et du positionnement du casque.
Les casques actuels restent pertinents. Les futures générations intégreront sans doute mieux ces technologies, mais rien n’indique une obsolescence rapide.
