Depuis février 2025, la suppression du bonus vélo fait grincer des dents. On a recueilli vos interrogations, comparé les prix avant/après et passé au crible les options qui restent. Le VAE redevient-il un luxe ?
L’essentiel de l’article :
- La suppression du bonus vélo renchérit le prix d’accès au VAE et refroidit les achats d’impulsion.
- Fin des aides = effet ciseaux : l’entrée de gamme subit le plus gros « choc » en % du budget.
- Le marché s’ajuste : occasions, reconditionné, location/LOA et kits d’électrification montent en puissance.
- Acheter malin reste possible via l’entretien (pression des pneus, batterie) et l’optimisation du coût total.
Suppression du bonus vélo : que change vraiment la mesure ?
La fin de l’aide d’État agit comme un coup de projecteur sur les prix « pleins ». Ce qui frappait moins avec une remise publique saute maintenant aux yeux : un VAE à 1 499 € redevient… un VAE à 1 499 €.
Un effet d’ancrage qui saute
Avant, beaucoup raisonnaient en prix net après bonus. Sans cette borne, l’acheteur se re-demande : « Ai-je vraiment besoin d’un VAE maintenant ? » Résultat prévisible : désistements, allongement du temps de réflexion, recherche de promos privées.
Un choc asymétrique selon les segments
Pour l’entrée de gamme, 300–400 € de bonus faisaient une différence énorme. Sur le moyen/haut de gamme, l’impact est plus dilué en pourcentage, mais psychologiquement fort. Les vélos cargos restent chers par nature (cadres renforcés, freins, batteries), et l’absence d’aide pèse lourd pour les familles.
Fin des aides : qui trinque, qui s’en sort ?
Tout le monde n’est pas touché pareil. C’est même le cœur du sujet.
Les ménages modestes, premiers impactés
Quand le budget mobilité est serré, un VAE passe souvent derrière le loyer et l’alimentation. La fin des aides peut repousser l’achat de 6 à 12 mois, voire le faire basculer vers l’occasion.
Urbains vs périurbains
En ville dense, l’offre de location courte ou longue durée et les vélos partagés aident à tenir. En périphérie, où les distances sont plus longues, le VAE reste pertinent mais l’investissement initial est plus douloureux.
Entreprises et collectivités à la rescousse (parfois)
Sans aide d’État, certains s’en sortent avec des avantages employeur (forfait mobilités durables, stationnement sécurisé), ou des coups de pouce locaux quand ils existent encore. Ils deviennent, de fait, des relais qui amortissent la fin du bonus national.
Les prix « post-aides » sous la loupe : 3 scénarios concrets
On a pris des paniers-types pour mesurer l’impact à la louche. Ce sont des exemples pour se repérer, pas des vérités gravées dans le marbre.
Scénario 1 — VAE urbain entrée de gamme
- Prix catalogue : 1 499 €
- Avant (bonus national 400 €) : 1 099 € nets
- Après suppression : 1 499 €
- Différence : +400 € = +36,4 % par rapport au prix net d’avant
Effet réel : c’est ici que la douleur est la plus forte en proportion. Beaucoup basculent vers l’occasion ou un kit d’électrification.
Scénario 2 — VTC/trekking milieu de gamme
- Prix catalogue : 2 399 €
- Avant (bonus 400 €) : 1 999 € nets
- Après : 2 399 €
- Différence : +400 € = +20,0 % par rapport au net d’avant
Effet réel : le client « passion » diffère moins, mais négocie davantage (accessoires offerts, extensions de garantie).
Scénario 3 — Vélo cargo familial
- Prix catalogue : 4 000 € (valeur indicative)
- Avant (bonus 400 €) : 3 600 € nets
- Après : 4 000 €
- Différence : +400 € = +11,1 % par rapport au net d’avant
Effet réel : l’impact en % est plus faible, mais psychologiquement c’est un cap. Les foyers comparent désormais avec la location longue durée.
À retenir : sans le bonus, le seuil psychologique d’achat remonte d’une marche. On n’achète plus « parce qu’il y a l’aide », on achète « si le besoin est indiscutable ».
Impact de la suppression du bonus vélo par segment
Comparatif prix AVANT (avec bonus) vs APRÈS (sans bonus) et écart en pourcentage.
| Segment | Prix catalogue | Net AVANT (avec bonus) | APRÈS (sans bonus) | Écart € | Écart % vs net AVANT |
|---|---|---|---|---|---|
| VAE urbain (entrée) | 1 499 € | 1 099 € | 1 499 € | +400 € | +36,4 % |
| VTC / trekking (milieu) | 2 399 € | 1 999 € | 2 399 € | +400 € | +20,0 % |
| Vélo cargo (familial) | 4 000 € | 3 600 € | 4 000 € | +400 € | +11,1 % |
Élitiste, vraiment ? Les alternatives crédibles en 2025
La question nous taraude : le VAE redevient-il un truc « d’initiés » ? Pas si on diversifie les voies d’accès.
1) Le marché de l’occasion et du reconditionné
C’est la soupape la plus évidente. Recherchez des cadres alu/acier éprouvés, moteurs centraux réputés, et batteries testées (rapport d’état). Demandez l’historique d’entretien et le kilométrage. Un bon reconditionné peut faire descendre la note de 25 à 40 %.
2) La location/abonnement (LLD, LOA, « vélos en libre-service »)
Pour lisser la dépense, la location longue durée séduit : mensualité fixe, entretien inclus, option d’achat parfois. En ville, les vélos partagés restent une alternative crédible, surtout depuis la hausse des tarifs : on s’y retrouve si l’usage est ponctuel. À ce sujet, jetez un œil à notre guide « Hausse des tarifs Vélib’ à Paris : ce qui change et comment réagir » (ancre semi-optimisée).
3) Les kits d’électrification : payer moins, bricoler plus
Transformer un vélo musculaire sain avec un kit roue ou moteur pédalier coûte souvent 300 à 800 € (hors main-d’œuvre). On garde son cadre, on gagne l’assistance, et on évite l’achat d’un vélo complet. Pour des trajets quotidiens plats, c’est imbattable en budget.
4) Réduire le coût d’usage : pression, pneus, batterie
Un VAE bien entretenu consomme moins, c’est mécanique. Commencez par la pression des pneus : une valeur adaptée change tout en confort et en rendement. Guide pratique ici : « Pression pneu vélo : comment bien la régler pour optimiser confort et performance ? ».
5) Vélotaf : calculez vos économies réelles
Le meilleur argument reste le coût total de possession face à la voiture ou au transport. Stationnement, carburant, abonnements… mettez tout sur la table. Pour vous aider, testez notre outil « Vélotaf électrique : transformer 1h de transport en plaisir quotidien avec notre calculateur ».
Suppression du bonus vélo : que se passe-t-il côté marques et magasins ?
Les enseignes s’adaptent. Moins d’aides publiques = plus de promos privées (packs éclairage/antivol offerts), financements en 10/20 fois, et reconditionné maison. Certaines gammes se resserrent pour tenir des prix psychologiques (1 499 €, 1 999 €…).
Vers des VAE plus « sobres »
On voit aussi une tendance à l’optimisation : batteries un peu plus petites, équipements rationalisés, mais qualité châssis/freins maintenue. L’objectif : éviter l’explosion du ticket d’entrée sans sacrifier la sécurité.
Suppression du bonus vélo : et maintenant ?
La suppression du bonus vélo relève clairement la marche d’accès, surtout pour les budgets serrés. Mais non, le VAE ne redevient pas « réservé à quelques-uns » si on élargit le champ : occasion, location, kits, entretien malin et calcul du coût total.
La balle est aussi dans le camp des acteurs privés et locaux : financements souples, offres reconditionnées, parkings sécurisés.
