Copenhague, ville des vélos par excellence, incarne à elle seule l’esprit cycliste du Danemark. Mais derrière cette image de carte postale, que cache réellement le secteur Danois du vélo en 2024 ? C’est ce qu’on a voulu creuser. Et pour le coup, ce qu’on découvre est aussi enthousiasmant que complexe.

L’essentiel de l’article :
- Le vélo électrique booste la croissance du marché danois.
- Plus de 1 000 entreprises et 670 M€ de chiffre d’affaires dans le secteur.
- Une culture vélo forte, mais menacée par la voiture.
- L’innovation et la durabilité comme moteurs de l’avenir.
Une culture vélo bien ancrée… mais qui évolue
On le sait : le Danemark est un pays cyclable par nature. Plus de deux tiers des Danois possèdent un vélo. Pourtant, ce chiffre est en recul depuis quelques années (68 % en 2024 contre 77 % huit ans plus tôt). Pourquoi ?
La réponse est double. D’un côté, l’usage de la voiture explose avec une augmentation de 38 % du nombre de véhicules en 30 ans. De l’autre, une mutation est en cours : le vélo traditionnel cède peu à peu la place au vélo électrique. Plus qu’une tendance, c’est une lame de fond.
Le vélo électrique, moteur de la croissance danoise
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le marché du vélo danois a été multiplié par 5 en volume et en valeur sur les dix dernières années. Et cette dynamique, on la doit en grande partie au vélo électrique.
Aujourd’hui, plus de 15 % des Danois roulent en VAE. Et la tendance ne fait que s’accélérer, notamment chez les jeunes. Fini l’image du vélo électrique réservé aux seniors ! La jeunesse danoise s’y met sérieusement, surtout en province où les distances sont plus longues qu’à Copenhague.
De plus, les prévisions vont encore plus loin : selon la Direction des Routes, les vélos électriques pourraient représenter 50 % du marché total dans les prochaines années. Pour un pays déjà passionné de deux-roues, c’est une vraie révolution.
Un tissu économique solide et diversifié
Derrière cette croissance, un écosystème dynamique : plus de 1 000 entreprises actives dans la production et la distribution, quelque 4 000 emplois directs, et une valeur estimée à 670 millions d’euros.
Côté marques, les Danois restent fidèles au local. Kildemoes, Avenue, Nishiki font partie des leaders du marché national. En face, les géants internationaux comme Giant, Trek ou Scott occupent aussi une place de choix. Le mix entre innovation locale et marques mondiales dynamise l’offre.
En plus des vélos classiques, on voit émerger une belle variété : cargos, vélos urbains, VTT, et bien sûr, les fameuses draisiennes électriques pour les plus jeunes.
Pour un aperçu des meilleurs modèles du moment, vous pouvez consulter notre comparatif des 10 meilleurs vélos électriques.
L’enjeu durable au cœur des priorités
Le succès du vélo électrique au Danemark ne tient pas seulement au confort de pédalage. Il s’inscrit dans une vision plus large : celle d’un mode de vie durable et éco-responsable.
Le gouvernement, les collectivités et même les citoyens partagent cette ambition. Le vélo n’est pas juste un moyen de transport, c’est un engagement. Et ça se traduit par des infrastructures de qualité, des incitations à l’achat, et un vrai soutien aux entreprises du secteur.
Pourtant, tout n’est pas rose. La croissance du nombre de voitures et la baisse du nombre de trajets à vélo chez les moins de 50 ans montrent bien que cette transition n’est pas encore totalement gagnée.
Et demain, on va où ?
Avec un marché aussi dynamique, on peut se demander si le secteur danois du vélo peut encore croître. La réponse semble être oui, mais sous conditions.
Les analystes s’accordent : l’avenir du vélo danois passera par l’innovation, le service (entretien, location longue durée, assurances), et une adaptation constante aux nouveaux usages. La bataille se jouera aussi sur le front de la jeunesse : comment faire du vélo un choix naturel et non une contrainte ?
En tout cas, le Danemark reste un modèle inspirant pour beaucoup de pays européens. Et pour ceux qui veulent comparer, jetez un œil à notre article sur le marché autrichien des vélos électriques : les similitudes sont frappantes, mais les différences aussi.
Conclusion : Le secteur danois du vélo, un modèle à suivre ?
Le secteur danois du vélo, porté par une culture cycliste historique et l’essor du vélo électrique, affiche une santé robuste. Malgré les défis posés par la voiture et le vieillissement de l’usager moyen, l’avenir semble prometteur.
Mais attention, cette croissance ne pourra se maintenir sans politiques publiques ambitieuses, innovation continue et volonté citoyenne. En bref, le Danemark avance, mais reste sur le fil.