L’annonce fait l’effet d’une décharge électrique dans le secteur du vélo : Cowboy, le fabricant belge de vélos électriques connectés, pourrait déposer le bilan dans les prochains mois. En publiant son rapport annuel 2024, la marque révèle une situation financière désastreuse qui menace sa survie.

L’essentiel de l’article :
- Chiffre d’affaires en chute libre : 21,7 M€ en 2024 contre 33,7 M€ en 2023.
- Pertes accumulées depuis 2017 : plus de 120 M€.
- Risque de faillite imminent sans nouvel apport de capitaux.
- Rebirth, le groupe français, pourrait devenir le sauveur inespéré.
Une chute brutale du chiffre d’affaires et une dette qui explose
Cowboy, fondée en 2017 et longtemps présentée comme une start-up prometteuse, a vu son chiffre d’affaires s’effondrer de 35 % en un an, passant de 33,7 à 21,7 millions d’euros. La situation est d’autant plus alarmante que les pertes nettes atteignent 25,9 M€ en 2024, en hausse par rapport aux 21,7 M€ de 2023.

Mais ce n’est pas tout. La dette a grimpé à 56 millions d’euros, pendant que les fonds propres sont tombés à -43 millions. Des chiffres qui rendent la recherche de nouveaux financements à la fois urgente et extrêmement compliquée.
« Sans un financement substantiel garanti dans les semaines à venir, l’entreprise ne sera plus en mesure de respecter ses obligations de paiement et devra déposer le bilan », prévient le rapport annuel.
Ce contexte difficile fait écho à une série de turbulences dans le secteur du VAE. Ces derniers mois, plusieurs affaires de non-conformité et de fraude ont secoué le marché, accentuant la méfiance du grand public. On pense notamment à cette enquête révélant plus de 70 000 vélos électriques non homologués circulant en France. Un climat tendu, qui n’aide en rien les marques fragilisées.
Une accumulation de problèmes techniques et logistiques
La crise financière de Cowboy ne tombe pas du ciel. Elle est le résultat d’une succession d’échecs opérationnels, aggravés par des choix stratégiques risqués. Parmi eux, un rappel massif du modèle Cowboy 4 ST pour un défaut structurel du cadre, estimé à 5,6 millions d’euros.
Cowboy accuse son ancien fournisseur taiwanais, Ming Cycle, d’avoir modifié unilatéralement le processus de soudure, provoquant la défaillance. L’entreprise tente actuellement de négocier des compensations et des cadres de remplacement.
En parallèle, la relocalisation de la production en France, chez ReCycles, a entraîné des retards de livraison considérables, certains clients attendant depuis plus de 8 mois. Une perte de confiance qui a lourdement pesé sur la marque.
Rebirth à la rescousse ? Un espoir venu de France
Face à ce naufrage annoncé, le groupe français Rebirth pourrait bien jouer les sauveurs. Déjà partenaire industriel de Cowboy via sa filiale ReCycles, Rebirth serait prêt à injecter des fonds pour couvrir les besoins des 12 prochains mois.
Le groupe n’en est pas à son coup d’essai. Il a récemment repris la marque Angell, elle aussi en grande difficulté. Sa stratégie : redresser des marques innovantes mais mal gérées. Cowboy pourrait donc bénéficier d’un nouveau souffle, à condition que le plan de restructuration porte ses fruits.
D’autres partenaires financiers comme Triple Point Capital, qui a déjà investi 2,8 M€ en 2025, restent également engagés, mais la situation reste très fragile.
Cowboy peut-il encore rebondir sur un marché saturé ?
Le cas de Cowboy soulève une question plus large : le modèle économique des start-up du vélo électrique est-il viable ? VanMoof, Angell et Cowboy ont toutes cherché à révolutionner la mobilité urbaine, mais se sont heurtées à un marché ultra-compétitif, à des coûts de production élevés et à des problèmes d’après-vente chroniques.
Certains segments restent toutefois porteurs. C’est notamment le cas des vélos électriques pensés spécifiquement pour les femmes, qui répondent à des besoins d’ergonomie, de confort et de design bien identifiés. Si vous cherchez un modèle adapté à cette approche, vous pouvez consulter notre guide complet des vélos électriques pour femme, régulièrement mis à jour avec les nouveautés du marché.
Cowboy tente de rassurer en assurant que « 2025 montre déjà des signes encourageants ». Un nouveau plan stratégique sur cinq ans est en cours, avec l’arrivée de consultants de poids, dont un ancien CEO du groupe Accell. Mais, il faudra davantage que des promesses pour regagner la confiance des investisseurs… et des clients.
Une survie incertaine, mais pas impossible
Les prochaines semaines seront décisives pour Cowboy. Le soutien de Rebirth, combiné à une gestion plus rigoureuse et un plan stratégique réaliste, pourrait permettre d’éviter le dépôt de bilan. Reste à savoir si cela suffira à redresser une marque qui a longtemps misé sur l’innovation, sans jamais trouver le chemin de la rentabilité.
Vous avez déjà testé un vélo Cowboy ? Vous suivez leur actualité depuis quelque temps ? N’hésitez pas à partager votre avis ou votre expérience en commentaire.
Et si vous cherchez à mieux sécuriser votre propre VAE, sachez que des solutions simples existent. Les trackers GPS pour vélo, par exemple, sont devenus un choix stratégique pour limiter les risques de vol. Voici un comparatif des modèles les plus fiables actuellement : Les meilleurs trackers GPS pour vélo électrique.
FAQ – Ce qu’il faut savoir sur la situation de Cowboy
Oui. Selon son rapport financier 2024, la marque belge de vélos électriques connectés fait face à un déficit de trésorerie critique. Sans nouveau financement à très court terme, elle pourrait être contrainte de déposer le bilan. Ses pertes cumulées dépassent 120 millions d’euros depuis sa création.
Le groupe français Rebirth, déjà partenaire industriel de Cowboy via ses usines ReCycles, envisage d’investir pour couvrir les besoins de financement des 12 prochains mois. Il a déjà repris des marques comme Angell et semble suivre une stratégie de relance ciblée.
La marque continue d’assurer les livraisons et le service client, mais la situation reste incertaine. Pour les utilisateurs prudents, il est recommandé de suivre l’évolution financière de l’entreprise de près avant un achat.
