L’Union européenne relance le débat sur l’application de droits antidumping aux vélos importés de Chine. Cette décision pourrait encore compliquer les relations commerciales entre l’Europe et la Chine, alors que le marché des vélos électriques connaît une croissance rapide.
L’article en bref :
- L’Union européenne examine la prolongation des mesures antidumping sur les vélos chinois pour cinq ans.
- La Chine soutient activement son industrie du vélo avec des subventions et des politiques d’exportation ambitieuses.
- L’industrie européenne craint des pertes financières importantes si ces mesures de protection disparaissent.
L’UE ouvre un réexamen des mesures antidumping
La Commission européenne a récemment décidé de réévaluer les mesures antidumping appliquées depuis 1993 aux importations de vélos chinois. Cette révision survient après une demande de l’Association européenne des fabricants de bicyclettes (EBMA), qui représente l’industrie du vélo sur le continent. Selon l’EBMA, les prix pratiqués en Chine ne reflètent pas les réalités du marché à cause de distorsions importantes.
Pour appuyer cette affirmation, l’EBMA s’appuie sur des données de la Commission européenne. Ces données montrent que les coûts internes en Chine sont manipulés, ce qui ne respecte pas les principes du libre-échange. Si ces mesures de protection sont supprimées, les fabricants européens pourraient subir des conséquences économiques graves.
Les stratégies chinoises et les inquiétudes européennes
Il est important de noter que le secteur des vélos, et plus particulièrement celui des vélos électriques, est une priorité stratégique pour Pékin. En effet, il est directement mentionné dans le « 14ᵉ Plan quinquennal pour les vélos et vélos électriques », qui impose des réformes et des politiques visant à maintenir des exportations robustes.
Ce plan fixe aussi des objectifs clairs pour accroître la part de marché internationale. De plus, des subventions gouvernementales et des fonds spéciaux visent à soutenir ces ambitions. Les autorités européennes craignent que cette stratégie chinoise, combinée à des prix de dumping, entraîne des déséquilibres économiques dans l’Union.
Par conséquent, la Commission a entamé une enquête qui pourrait aboutir à une prolongation des droits antidumping pour cinq ans supplémentaires.
Les conséquences potentielles pour l’industrie européenne
Pour justifier sa demande, l’EBMA a réussi à convaincre la DG Commerce de la Commission européenne que les importations chinoises de vélos ont augmenté de manière significative en volume et en parts de marché ces dernières années. Ces importations, souvent vendues à des prix inférieurs à ceux des fabricants européens, exercent une pression intense sur les entreprises locales. En conséquence, les ventes diminuent et les marges se réduisent considérablement.
Dans ce contexte, si les mesures antidumping venaient à expirer, l’industrie européenne s’attend à une nouvelle vague de vélos chinois sur le marché. Cette situation serait encore aggravée par une surcapacité importante des usines chinoises, ce qui rendrait le marché européen encore plus attractif pour les producteurs asiatiques.
Ainsi, l’enquête en cours devrait durer entre 12 et 15 mois. Pendant ce temps, les mesures antidumping actuelles restent en vigueur, mais leur avenir dépendra des conclusions de la Commission européenne.
