Londres est en pleine révolution cyclable. Alors que le monde urbain s’adapte aux défis climatiques et économiques, la capitale britannique connaît une augmentation spectaculaire des trajets à vélo. Avec une hausse de 26 % depuis 2019 et plus de 1,33 million de trajets quotidiens en 2024, le vélo est devenu un acteur central du paysage londonien. Mais comment cette transformation a-t-elle été rendue possible ? Et quelles sont les prochaines étapes pour une mobilité encore plus verte et inclusive ?
Le boom du vélo à Londres : des chiffres qui parlent d’eux-mêmes
Les statistiques publiées par Transport for London (TfL) sont sans appel : de 2023 à 2024, les trajets à vélo ont connu une croissance de 5 % supplémentaires, portant le total à 1,33 million de déplacements quotidiens. Le centre de Londres affiche une hausse impressionnante de 11,6 %. Pour les zones périphériques, bien que plus modestes, le nombre continue de croître avec des augmentations respectives de 4,2 % pour la zone intérieure et 3,8 % pour la périphérie extérieure.
D’ailleurs, on remarque le même phénomène à Paris où le vélo dépasse la voiture dans son utilisation !
Ces chiffres s’expliquent notamment par une politique ambitieuse d’expansion du réseau cyclable londonien. Depuis 2016, la longueur des pistes cyclables stratégiques est passée de 90 km à plus de 400 km, permettant aujourd’hui à 27,4 % des Londoniens de vivre à moins de 400 mètres d’une piste cyclable dédiée. Et le développement ne s’arrête pas là : TfL vise 40 % d’ici 2030, avec de nouveaux projets déjà en cours comme la Cycleway C34 entre Wood Lane et Shepherd’s Bush.
Des infrastructures adaptées pour encourager le cyclisme
Londres ne s’est pas contentée de peindre des pistes cyclables au sol. Les infrastructures garantissent sécurité, fluidité et accessibilité à tous les cyclistes. En effet, qu’ils soient cyclistes quotidiens ou occasionnels. Des projets phares comme la Cycleway 23 à Hackney ou la C9 à Hounslow illustrent cette volonté de créer des itinéraires protégés et confortables.
Will Norman, commissaire à la marche et au cyclisme pour Londres, résume bien cette ambition :
« Si vous construisez les bonnes infrastructures, les gens les utiliseront. »
Une déclaration soutenue par les résultats impressionnants de ces dernières années.
De plus, des initiatives locales prennent de l’ampleur. Des projets comme la connexion entre Rotherhithe et Peckham ou encore Enfield et Broxbourne verront bientôt le jour, facilitant encore davantage les déplacements à vélo à travers la métropole.
Un impact positif sur la santé, l’économie et l’environnement
L’essor du vélo ne se limite pas à une simple statistique. Il a des impacts concrets et positifs sur la santé publique, l’environnement et l’économie locale.
Oli Ivens, directeur de Sustrans à Londres, explique :
« Intégrer le vélo dans les trajets du quotidien améliore la santé physique et mentale, réduit la congestion automobile et stimule l’économie locale. »
En pleine crise du coût de la vie, le vélo est également une alternative économique face aux transports motorisés. Moins cher, souvent plus rapide et désormais mieux intégré au paysage urbain, il devient une solution de choix pour de nombreux Londoniens.
Les défis à venir pour une ville encore plus cyclable
Malgré ces succès, Londres doit encore relever plusieurs défis. Dans les quartiers périphériques, le manque d’infrastructures adéquates ralentit la croissance du cyclisme. Mariam Draaijer, Directrice générale de JoyRiders, souligne :
« Il reste beaucoup à faire pour réduire l’écart entre les quartiers centraux et périphériques. Nous devons également travailler à réduire l’écart entre les genres dans la pratique du vélo. »
De son côté, Tom Fyans, PDG de London Cycling Campaign, ajoute :
« Le vélo est désormais un mode de transport grand public. Pour continuer sur cette lancée, il est impératif de développer des pistes cyclables de haute qualité dans chaque quartier, central ou périphérique. »
Londres, LA future ville du deux roues au niveau mondial ?
Londres montre au monde entier qu’une transformation urbaine est possible. La capitale anglaise bénéficie d’investissements constants et d’une vision claire. Grâce à une collaboration efficace entre TfL et les conseils municipaux, elle s’impose comme un modèle de mobilité verte.
Mais la route est encore longue. Les défis subsistent, notamment en matière de stationnement, d’inclusivité et d’éducation des cyclistes urbains. Cependant, les progrès réalisés démontrent que lorsque des infrastructures adaptées sont mises en place, le public répond présent.
Comme le dit si bien Alex Williams, directeur de la stratégie chez TfL :
« Le cyclisme est essentiel pour une ville durable, saine et abordable. Et nous continuerons à investir pour que Londres reste un exemple mondial de mobilité active. »
Alors que les trajets à vélo augmentent encore, une chose est certaine : Londres pédale fermement vers un avenir plus vert, plus sain et plus durable.