Au premier regard, on pourrait croire que tout roule pour Giant. Et pour le coup, ça se confirme : les derniers chiffres ESG 2024 montrent une trajectoire nette vers une industrie du vélo plus propre… avec quelques paradoxes.
L’essentiel de l’article :
- -28,5 % d’émissions (scope 1 & 2) sur les principaux sites, objectif 2030 dépassé dès 2024.
- 19,9 kg de CO₂ par vélo en 2024 (contre 18,5 kg en 2021), hausse liée à la baisse des volumes.
- Énergie solaire : 15,6 % de la consommation totale, en hausse continue.
- Scope 3 en nette décrue et reconnaissance DJSI pour Giant Group.
« Moins de vélos produits = empreinte unitaire qui grimpe. » C’est contre‑intuitif, mais c’est la réalité industrielle.
Giant casse sa courbe d’émissions : 28,5 % de baisse confirmée
Pour faire simple, Giant Group a abaissé de 28,5 % ses émissions opérationnelles (scopes 1 et 2) sur ses sites majeurs. C’est mieux que l’objectif 2030 fixé à -25 %. Pas mal.
Ce qui frappe immédiatement, c’est la dynamique sur l’énergie. Le solaire représente désormais 15,6 % de l’électricité utilisée (11,7 % en 2023). On n’est pas sur un gadget, mais sur un vrai relais de décarbonation.
Des usines qui passent (vraiment) au solaire
La montée en puissance du photovoltaïque s’accompagne d’initiatives très concrètes sur les composants : 546 pneus éco‑conçus, 600 000 selles bas‑carbone et 155 000 vélos en aluminium recyclé introduits en 2024. À l’échelle d’un géant de l’industrie, ça pèse lourd.
En bref : déploiement d’énergies propres + matériaux mieux sourcés = moins d’émissions totales pour Giant.
Pourquoi l’empreinte carbone par vélo Giant monte en 2024 ?
Paradoxal mais logique. En 2021, Giant produit 6,06 millions de vélos pour 112 180 t de CO₂ en usine, soit 18,5 kg par vélo. En 2024, le marché se tasse (ventes en recul d’environ 7,1 %), la production tombe à 4,03 millions d’unités pour 80 234 t : on passe à 19,9 kg par vélo.
Pourquoi ? Parce que les émissions fixes d’un site industriel ne baissent pas au même rythme que les volumes. Quand la chaîne tourne moins, chaque vélo « porte » une part plus grande des émissions.
En deux mots
- Moins de volume = intensité qui grimpe (effet d’amortissement moindre).
- La tendance de fond reste baissière sur les émissions totales.
- Objectif 2030 déjà dépassé côté scopes 1 & 2 : le cap est clair pour Giant Group.
Scope 3, DJSI et chaîne d’appro : le big picture chez Giant
On parle souvent des scopes 1 & 2, mais le scope 3 pèse le plus (matières premières, transport, usage, fin de vie). Chez Giant, la part la plus lourde vient des achats de matières et consommables. Les données 2021‑2024 montrent une décrue marquée sur ces postes. Autre signal : la catégorie « usage des produits vendus » chute fortement entre 2023 et 2024, ce qui s’explique aussi par la baisse des ventes.
Côté reconnaissance, Giant est le premier acteur vélo intégré au Dow Jones Sustainability Indices (DJSI), avec un score très élevé en stratégie climat. C’est un marqueur fort : l’entreprise ne coche pas seulement des cases, elle structure son pilotage autour de ces indicateurs.
« Un jalon significatif », selon la direction, et un signal pour toute la filière.
Giant, locomotive pour ses fournisseurs
Giant est membre fondateur de la Bicycling Alliance for Sustainability (BAS). Les 82 membres ont signé un accord pour protéger les travailleurs de l’industrie taïwanaise du vélo. Quand un leader impose des attentes ESG à ses fournisseurs, tout l’écosystème bouge : aluminium, carbone, pneus, logistique…
Cap 2025 : gouvernance et numérique accélèrent
Vous suivez la stratégie ? On a récemment détaillé la nouvelle direction 2025 qui doit aider Giant Group à reprendre l’avantage sur le marché mondial. À lire pour bien comprendre le virage : Giant Group frappe fort pour 2025 : une nouvelle direction pour dominer le marché mondial.
Et pour nous, cyclistes (électriques), qu’est‑ce que ça change ?
Concrètement, on voit déjà plus de cadres en aluminium recyclé, des pneus plus durables et des selles moins émissives arriver sur les vélos de série. Ça n’explose pas le prix, mais ça fait baisser la tonne de CO₂ par gamme.
Autre exemple parlant : le système de vélos en libre‑service YouBike opéré par Giant revendique 160 millions de trajets en 2024 (+20 % en un an). C’est autant de kilomètres décarbonés et de données d’usage pour améliorer les produits.
Conseils achat rapides (VAE)
- Regardez les fiches techniques : mention de matériaux recyclés et de pneus éco ? C’est un plus.
- Privilégiez les modèles bien maintenables : une batterie et une transmission faciles à remplacer, c’est moins d’empreinte sur la durée.
- Comparez les autonomies réelles (poids du cadre, type de pneus, profil de parcours) plutôt que les chiffres « catalogue ».
Envie de benchmarks concrets ? Jetez un œil à notre comparatif à jour : Les 10 meilleurs vélos électriques avec nos comparatif et tests.
Questions que tout le monde se pose (et nos réponses)
Est‑ce que Giant compense ses émissions ? Le cœur de la stratégie reste la réduction à la source : énergie propre, matériaux à plus faible intensité carbone, process optimisés. La compensation n’est pas mise en avant.
Pourquoi parler autant du scope 3 ? Parce que c’est 70‑80 % des émissions chez beaucoup d’industriels. Dans le vélo, l’amont matière (aluminium, carbone, pneus) pèse très lourd. Agir là‑dessus change la donne.
Hausse de l’intensité par vélo : faut‑il s’inquiéter ? Pas vraiment. C’est conjoncturel (volumes en baisse) alors que la tendance structurelle reste à la décroissance des émissions totales.
Giant accélère la transition : on pédale avec eux ?
Au vu des résultats ESG 2024, Giant combine baisse massive des émissions (‑28,5 % sur scopes 1 & 2), montée du solaire (15,6 %) et matériaux plus propres. Certes, l’empreinte par vélo (19,9 kg) monte en période de marché plus calme, mais la trajectoire reste bien orientée.
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