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INFOS

Pourquoi la fabrication de vélo s’est décalé au Vietnam et ce que ça change pour vous ?

Depuis deux ans, un même constat nous taraude : la fabrication de vélo se déplace vite, et le Vietnam prend une longueur d’avance. Au premier regard, on pense « simple délocalisation ». En réalité, c’est une recomposition complète des chaînes d’approvisionnement, dopée par la géopolitique et les coûts.

Fabrication de vélo assemblage d’un cadre aluminium en atelier
La montée en puissance des ateliers vietnamiens tire la fabrication de vélo vers plus d’intégrations et de volume !

L’essentiel de l’article :

  • Le Vietnam attire la production grâce aux accords commerciaux (UE–Vietnam, RCEP) et à une stratégie de diversification hors Chine.
  • Les capacités montent en flèche (cadres alu et carbone), mais la demande a ralenti : les usines tournent parfois à 30 %.
  • Les coûts (salaires, foncier) grimpent ; la bataille des talents est réelle, l’automatisation accélère.
  • Conséquence côté marché : délais, prix moyens et mix produits bougent — il faut s’adapter.

Fabrication de vélo : le pivot géopolitique qui met le Vietnam au centre

Pour faire simple, le Vietnam coche beaucoup de cases. L’accord commercial UE–Vietnam signé en 2019 supprime 99 % des droits de douane à terme, ce qui compte pour les acheteurs européens. Par ailleurs, l’intégration au RCEP offre une porte ouverte sur l’Asie-Pacifique.

Pourquoi ce basculement maintenant ? Parce que les marques veulent réduire le risque pays et lisser l’exposition aux hausses tarifaires. Les tarifs imposés vers les États-Unis — 20 % sur certaines importations et 40 % sur les transbordements via des pays tiers — changent l’équation. Résultat : la délocalisation de la production de vélos ne se fait plus « tout vers un seul pays », mais « plusieurs hubs, dont le Vietnam ».

Tarifs, accords et réalités d’achat

Côté Europe, l’accès préférentiel au marché rend le Vietnam compétitif, surtout face à la Chine, pénalisée par des surtaxes dans l’e-bike. Côté États-Unis, l’incertitude pèse sur les prévisions, et même la Banque mondiale a réduit début septembre 2025 sa projection de croissance du Vietnam (de 6,8 % à 6,6 %), jugeant le pays exposé au commerce mondial. Oui, l’industrie du vélo est en grande partie influencée par ces dynamiques.

« Intégrer la production au Vietnam est le seul choix si l’on veut optimiser coûts et efficacité » — témoignage d’un acteur industriel rencontré par Bike Europe sur site.

Fabrication des vélos au Vietnam : capacités, coûts, réalités terrain

Ce qui frappe immédiatement, c’est l’échelle. Près de Bien Hoa, un fabricant taïwanais gère un site d’environ 50 000 m² et 1 500 employés pour des cadres aluminium et cadres carbone avec atelier peinture intégré. En 2025, un nouveau site de 68 000 m² dédié à l’aluminium a été lancé, avec une capacité visée d’environ 800 000 cadres/an.

En parallèle, l’entreprise emploie près de 3 000 personnes sur ses deux usines existantes, mais tourne à 30 % de capacité — un reflet direct du marché vélo post-boom. Forcément, quand la demande se tasse, on optimise : automatisation, réorganisation des flux, et montée en compétences locales.

Du cadre alu au carbone : une montée en gamme assumée

Le Vietnam n’est pas seulement un site d’assemblage. On parle de production intégrée : découpe, hydroformage, moulage carbone, peinture, contrôle qualité. Des équipementiers majeurs suivent le mouvement : pneus (Schwalbe), selles (Velo), systèmes e-bike (Oli), sans oublier des acteurs comme Giant, DDK, Motinova, Ananda ou Yadea. Ce tissu industriel renforce la fabrication des vélos au Vietnam et sécurise les approvisionnements.

Coûts qui grimpent, productivité à suivre

Rien n’est magique. Les salaires montent, le prix du foncier aussi, et la chasse aux profils qualifiés est féroce. En 2024, l’industrie manufacturière et de la construction employait autour de 17,4 millions de personnes au Vietnam : la concurrence pour les meilleurs opérateurs est donc… réelle. Par contre, l’investissement dans l’automatisation et la construction d’une supply chain locale réduit progressivement les coûts matière et les lead times.

« Avec la nouvelle usine prévue pour 2026, l’objectif est d’optimiser procédés, systèmes et automatisation pour rester compétitifs » — stratégie rapportée par Bike Europe.

Chaînes d’approvisionnement et qualité : ce que la fabrication de vélo au Vietnam implique

On voit poindre un écosystème. Quand des fournisseurs clés se recentrent sur le pays, le taux d’intégration locale augmente, la qualité devient plus stable, et les contrôles sont plus proches du point d’assemblage. C’est bien ce que recherchent les marques : moins d’allers-retours, moins de risques.

  • Pneus : recentrage de la production sur le Vietnam pour sécuriser le savoir-faire et les volumes.
  • Selles : levée d’incertitudes tarifaires qui redirige des commandes vers le pays.
  • Systèmes e-bike : nouvelles lignes en complément d’unités en Europe et en Chine.

Côté export vers l’UE, le mix bouge aussi. Sur l’e-bike, la Chine a augmenté ses envois d’environ +19% en 2024 (valeur unitaire moyenne ~388 €), Taïwan a reculé (environ -46%, mais à 1 480 € en moyenne), et le Vietnam s’insère au milieu (-31 % en unités, prix moyen ~961 €).

Qu’est-ce que ça raconte ? Que le Vietnam gravite vers le milieu/haut de gamme, quand la Chine reste le roi du volume, et Taïwan le spécialiste premium.

En bref : le Vietnam devient un « hub » capable de livrer des cadres aluminium en masse, des cadres carbone plus techniques, et des e-bikes de segment moyen à supérieur.

À lire aussi pour éviter les mauvaises surprises côté consommateurs : notre dossier sur la fraude aux vélos électriques : comment éviter l’arnaque — parce que l’origine et la traçabilité, ça compte.

Acheteurs, distributeurs : comment s’adapter en 2025

Pour les marques et importateurs, le message est clair : diversifier et renforcer le pilotage industriel. On liste les priorités ?

  • Dual sourcing entre Vietnam, Chine, Taïwan (voire Europe) selon les familles de pièces.
  • Audits qualité fréquents (peinture, collage carbone, tolérances d’usinage) et plans CAPA partagés.
  • Buffers logistiques et prévisions serrées pour absorber les à-coups du fret et des tarifs.
  • Design-to-cost : travailler tôt sur la BOM pour stabiliser le prix public.

Pour les distributeurs et les acheteurs finaux, on surveille les délais, les hausses de prix, et la fiche technique. On vise des marques qui communiquent clairement sur la provenance et les garanties. Besoin d’un coup de pouce pour choisir ? Parcourez notre comparatif des meilleurs vélos électriques de septembre 2025 : c’est le guide prévu pour trier vite entre moteurs, batteries et géométries.

La fabrication de vélo change d’adresse… et de méthodes

En 2025, la fabrication de vélo glisse vers le Vietnam, entraînant avec elle process, fournisseurs et standards qualité. Rien n’est figé : coûts en hausse, capacité sous-utilisée, arbitrages tarifaires. Mais la trajectoire est claire, avec une fabrication des vélos au Vietnam de plus en plus intégrée et crédible.

Geoffrey
Geoffrey

Ancien chaudronnier, passionné de vélo et originaire du Sud-Ouest, il mélange habilement expertise technique et amour du cyclisme pour vous offrir un contenu de haute qualité.

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